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Favori de la reine et seul près d’elle admis,
Il immola le père ; il veut perdre les fils.
Oui, de son attentat j’ai la preuve certaine.
Héliodore, ici, par l’ordre de la reine,
A versé le poison dans le sein paternel…

(Antiochus va pour parler.)

En la justifiant vous seriez criminel.
Je dirai plus : la main qui vous priva d’un père,
A sans doute dans Rome immolé votre frère.

ANTIOCHUS.

Démétrius ?… Sortez du trouble où je vous voi !
Les dieux veillent encore sur les jours de mon roi.
Il respire ! ah ! calmez vos injustes alarmes.
Bannissez vos soupçons, et retenez vos larmes,
Stratonice… en ces lieux la reine va venir.
D’un frère qui m’est cher je veux l’entretenir.

STRATONICE.

S’il est vrai qu’il respire, ô justice éternelle !
Entends, entends les vœux du peuple qui l’appelle !
Exauce ma prière ! écoute enfin ma voix !
Du glaive des Romains sauve le fils des rois,
Ô ciel ! et, pour punir sa marâtre jalouse,
Rands à Démétrius son trône et son épouse !

(Elle sort à droite ; les gardes entrent par le fond.)

Scène II.

HÉLIODORE, LAODICE, ANTIOCHUS, ARSACE, un officier, gardes, suite.
(Nota. La reine entre vivement et la dernière.)
LAODICE, en entrant.
(à Héliodore.)

Portez à Nicanor mes ordres absolus ;
Allez, et qu’à mes lois il ne résiste plus !