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Je n'aurais pas connu de ce monde abhorré
Le dédain protecteur et l'ironie amère ;
Un enfant, sans effroi, m'appellerait sa mère,
Et sur ma tombe, au moins, quelqu'un aurait pleuré !

Mais que dis-je ?... Ô mon Dieu ! le désespoir m'égare :
Devrais-je, quand aux Cieux la palme se prépare,
Lorsque tu me promets un bonheur immortel,
Regretter la patrie où tu n'as point d'autel ?

Ah ! du moins qu'en mourant tout mon cœur t'appartienne !
La plainte, les regrets ne me sont plus permis :
Dans les champs paternels, à d'autres dieux soumis,
Je n'eusse été qu'heureuse !... ici je meurs chrétienne !