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                                  Et puis, chassez, croisez…
À ce soir !… Je te quitte… Ah ! j’en perdrai la tête.

— Mais, moi, je n’irai pas ce soir à cette fête,
Lui dis-je ; nous partons pour Villiers aujourd’hui,
Et nous y resterons deux grands mois.

                                                         — Quel ennui !
Comment ! sacrifier une fête superbe,
Un bal d’ambassadeur, à des dîners sur l’herbe !

— Oh  ! nous ne dînons pas sur l’herbe avec maman.
 
— Et vous me laissez seule au milieu d’un roman !
Et que ferez-vous là, mes champêtres amies ?

— Ce qu’on va faire aux champs.
 
                                                     — Quoi ?

                                                                    — Des économies.
Mais, tu me le promets, demain tu m’écriras…

— Oui, si je me marie, alors tu reviendras !
Adieu… »

              Pleine d’espoir, et de tendresse émue,
Elle vint m’embrasser…

                                    Je ne l’ai pas revue !

Et sa mort m’accabla d’une morne stupeur !…
Mon esprit, poursuivi d’un souvenir trompeur,
Ne peut se figurer cette fin si cruelle ;