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tentions militaires, devenues plus tard le grand obsta­ cle, n’étaient pas encore nées du désordre des révolu­ tions. Il y avait à ce moment-là à la tête de divers arron­ dissements des citoyens distingués, des personnages influents par leur mérite et leurs services dans la guerre de l’indépendance, qui, comme le général Bonnet dans l’Artibonite, le général Marion dans le Sud, le général Larivière et le général Bottèx dans le Nord, compre­ naient vivement cette nécessité de progresser par l’agri­ culture, et qui se montraient prêts à aider le président d’une manière sérieuse si le gouvernement, de son côté, entreprenait la tâche d’une manière sérieuse. Est-ce à dire que ce gouvernement n’ait absolument rien fait dans ce sens ? Telle n’est tpas ma pensée. Je n’ignore pas que le président Boyer, qui était, quoi qu’on en dise, un homme remarquable, et que je tiens, moi, pour un honnête homme, a songé à cette grande question. Il a fait des efforts pour remettre de l’ordre dans les campagnes, pour donner sécurité à ceux qui travaillaient, pour régulariser les rapports entre pro­ priétaires, fermiers et travailleurs. Mais ces efforts n’ont pas été ce qu’ils devaient être. Ils n’ont pas porté sur les principales parties de la question. Ils n’ont pas eu pour objet les moyens d’action qu’indiquaient l’esprit du temps et l’exemple des pays avances, qui servent de

guides dans la route’des progrès.

Il ne s’agissait pas seulement de régler les rapports du travail agricole ; il s’agissait d’accroître la produc­ tion en intéressant de toutes manières au travail la po-