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ment de la question vitale, de la vraie question, dé Punique question qu’il y ait à poursuivre en Ilaïti : l’agriculture. . On ne saurait dire de même que l ’ intention n ’ a pas . » toujours manqué aux gouvernements de ce pays quand on y a vu des administrations fournir des carrières de vingt-cinq, de dix, de huit années, et mettre au second plan, à l’arrière-plan, la question de la production du sol, pour ne s’occuper que du soin de se maintenir au pouvoir, , • En effet, le gouvernement du président Boyer, qu’il faut regretter sous ce rapport après tout ce qu’on a vu depuis, a duré vingt-cinq années. Ce gouvernement, qui a eu à administrer l’île entière, définitivement pacifiée par suite de la mort de Henri Christophe et de l’an­ nexion de l’ancienne colonie espagnole de Santo-Domingo, est la première administration stable qu’ait eue la République dans son unité, puisque, durant la longue compétition de Pétion et de Christophe, qui a succédé au court règne de Dessalines, le pays était divisé en deux parties se faisant la guerre. _ Cette présidence du général Boyer, qui a duré un quart de siècle, a été exempte de guerre civile : chose inouïe dans l’Amérique du Sud ; chose rare, dans les temps où nous-sommes, même dans l’Europe expé­ rimentée, où la France, par exemple, depuis Louis XVI, n’a pu garder vingt ans le même gouvernement. Et cette administration, qui a possédé l’île entière en paix l’espace de vingt-cinq années, et qui, par suite