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D’où il suit qu’une consonance mélodique peut être sensiblement plus grande, lorsqu’elle est plus près de l’unisson d’une quantité même très petite.

La même chose n’a pas lieu pour les intervalles voisins des autres consonances, parce que ces consonances peuvent supporter des altérations d’autant plus grandes qu’elles sont elles-mêmes moins parfaites.

La quantité dont un intervalle autre que l’unisson et l’octave peut être altérée, dépend encore du temps et de l’attention que l’oreille met à l’apprécier. Si les deux sons générateurs se succèdent lentement et que l’oreille soit très-attentive, une erreur très-légère pourra se révéler. Mais si les sons se succèdent avec plus de rapidité, une altération plus grande pourra passer inaperçue. La tolérance de l’oreille serait plus grande encore si les sons étaient simultanés.

La limite de l’erreur, dans le cas d’une mélodie ordinaire, est généralement fixée à 81/80, c’est-à-dire, qu’un intervalle qui ne diffère d’autres plus simples que d’une quantité qui ne surpasse pas 81/80, se confond avec le plus simple de ces derniers, qui peut être pris par conséquent pour la mesure de l’intervalle proposé.

Nous donnons le nom de Comma, à toute altération que l’oreille peut supporter dans l’intervalle de deux sons. 81/80 est le comma ordinaire. Quand les sons générateurs de l’intervalle se succèdent lentement, et que l’oreille y prête une attention soutenue, la limite de l’erreur tolérable peut descendre, pour une oreille très exercée, jusqu’au dixième d’un comma ordinaire[1], tandis que cette erreur peut être de plus d’un comma ordinaire lorsque les sons générateurs passent très-rapidement.

  1. Sur les principes fondam. de la musique, par M Delezenne