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— C’était bien la peine que Mme Debrennes me dérange ! À peine a-t-elle paru faire attention aux nouvelles que je lui donnais de son petit-fils ! Mais par contre, elle s’est informée près de Jacques si M. le vicomte était là depuis longtemps… Vraiment, elle avait un drôle d’air, aujourd’hui… comme si quelque chose la préoccupait beaucoup.

Cette préoccupation de la présidente, Dorothy en aurait connu le motif, si elle avait entendu les propos échangés entre la vieille dame et sa filleule, au sortir de l’appartement de Jacques. Dans la grande galerie qui occupait tout un côté du bâtiment central, sur les jardins, unissant ainsi les deux ailes, Mme Debrennes s’arrêtait brusquement, en posant sur le bras de Florine une main agitée.

— Tu ne trouves pas singulier, Florine, que Christian soit si pressé d’aller voir son fils ?

Mlle Dubalde, dont le front s’était profondément plissé, dit avec une colère contenue :

— Très singulier… Cette Mitsi est beaucoup trop jolie, marraine.

— Cependant, jusqu’ici, Christian n’a jamais accordé d’attention à une personne de la domesticité. Il est trop orgueilleux pour cela… ou du moins, je le jugeais ainsi.

Mlle Dubalde eut un léger mouvement d’épaules.

— Il n’avait probablement pas rencontré quelqu’un qui lui plût. Mais cette petite jeune fille a une physionomie… dangereuse.

— Oui, c’est vrai… et une incroyable distinction… une mine de princesse, en vérité !

— Oh ! vous exagérez !

Florine pinçait les lèvres, et une lueur jalouse s’allumait dans ses prunelles.

— Non, non, ma chère enfant… Et il est bien certain que Christian, qui a infiniment de goût, a pu