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— Mais pas mal, me paraît-il.

Le regard de Florine, dès l’entrée, avait été chercher Mitsi qui s’était levée, elle aussi, et se tenait à l’écart. Une lueur d’inquiétude y passa, très vive. Mais ce fut avec le plus doux des sourires que Mlle Dubalde tendit à M. de Tarlay ses doigts blancs garnis de quelques fort belles bagues, cadeaux de sa marraine.

Christian les serra distraitement. La beauté blonde de son amie d’enfance, le sourire enchanteur, la toilette du matin savamment apprêtée semblaient le laisser complètement insensible.

Après avoir embrassé Jacques, dont la physionomie, tout à coup, devenait morose, la présidente demanda en jetant vers Mitsi un coup d’œil sans bienveillance :

— Où est donc Dorothy ?

— Elle se repose, madame la présidente. Depuis quelque temps, elle est très fatiguée.

— S’est-elle couchée ?

— Je ne le crois pas.

— Eh bien, qu’elle vienne me donner elle-même des nouvelles de Jacques.

Christian dit ironiquement :

— Je crois que Mitsi vous les donnerait tout aussi bien, grand’mère… À tout à l’heure. Je pense que Svengred doit m’attendre depuis un moment.

Il fit un mouvement pour s’éloigner… Puis il ajouta :

— Je désire que cette partie de la terrasse, devant mon appartement, me soit entièrement réservée. Il vous sera tout aussi facile de passer par l’intérieur, pour venir ici.

— Ah ! bien, mon cher ami… Oui, en effet… Je regrette si nous t’avons contrarié, sans le savoir.

Mitsi s’était éclipsée pour avertir Dorothy. Elle ne reparut dans le salon qu’après le départ des deux dames, quand l’Anglaise vint la chercher, en disant avec quelque mauvaise humeur :