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uniquement à la personne de son interlocutrice, à ce fin visage sous l’épiderme velouté duquel frémissait un sang vif, à ces yeux bruns aux lueurs d’or, que couvraient d’une ombre les grands cils foncés.

Mitsi, par un effort de volonté, réussissait à dominer quelque peu sa gêne. Celle-ci, pourtant, était profonde. Elle augmentait même, à mesure que les minutes s’écoulaient, car le regard de M. de Tarlay ne la quittait pas et décelait un intérêt de plus en plus vif.

Attila, qui s’était couché aux pieds de son maître, redressa tout à coup la tête… On entendait un bruissement de soie, le choc léger de talons sur le marbre de la terrasse.

Les sourcils de Christian se rapprochèrent, tandis qu’avec une intonation d’impatience, il disait :

— Je crois que voilà grand’mère.

C’était bien en effet Mme Debrennes qui apparaissait au seuil d’une des portes-fenêtres. Derrière elle se montrait Florine qui jugeait maintenant sans danger d’approcher l’enfant.

Toutes deux ne purent contenir un mouvement de surprise à la vue de Christian qui se levait sans aucun empressement.

— Toi, Christian ? s’exclama la présidente. Je ne pensais pas te trouver ici.

— Mais pourquoi donc, grand’mère ? Jugeriez-vous que ce n’est pas ma place ?

Il avait, en parlant ainsi, un air de froide raillerie que redoutait fort la présidente.

— Voyons, qu’imagines-tu là, mon cher enfant ? Mais je n’avais pas coutume de te rencontrer près de notre petit Jacques… Comment va-t-il, ce convalescent ?

Christian, qui venait d’effleurer de ses lèvres la main que lui offrait son aïeule, répondit brièvement :