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sous une apparence assez froide un cœur loyal et bon. Il se montrait doux et très paternel pour le petit malade qui, de son côté, paraissait l’avoir en grande sympathie.

Après avoir examiné l’enfant, ce matin-là, il déclara :

— Eh bien, cela ne va pas mal… pas mal du tout. Il y a sensible progrès, depuis deux jours…

Il s’adressait à Mitsi, qui se trouvait seule ce matin, Dorothy, prise de migraine et de vertiges, ayant été obligée de se recoucher.

Après avoir donné à la jeune fille quelques indications au sujet d’une médication nouvelle destinée à combattre la grande faiblesse du malade, il ajouta, en attachant un regard de profond intérêt sur le charmant visage un peu altéré :

— Mais vous, mon enfant, il ne faut pas vous surmener. Vous avez la mine très fatiguée… Je crains que ce petit despote-là n’abuse de l’aimable garde-malade que vous êtes.

Mitsi sourit en regardant Jacques avec une douceur affectueuse.

— Mais non, pas du tout. Je suis d’ailleurs si heureuse de pouvoir lui être utile, pauvre cher petit !

— Certes, vous l’avez été ! En vous, j’ai trouvé ma meilleure auxiliaire, au cours de cette maladie. Votre dévouement, votre intuition vraiment maternelle ont certainement beaucoup aidé à…

Il s’interrompit, en voyant Mitsi faire un mouvement en arrière, tandis qu’elle regardait vers la porte qui séparait la chambre de la pièce où avait coutume de jouer Jacques, avant sa maladie.

Le docteur se détourna et dit vivement :

— Ah ! monsieur de Tarlay !… Je suis enchanté de vous voir pour vous annoncer une amélioration notable…

Laissant retomber derrière lui la portière de soie