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rière ces murs hautains ?… Hélas ! peu enviable sans doute, car c’était toujours Léonie qui régentait le personnel. C’était à elle que la nouvelle lingère aurait affaire dès son arrivée, ainsi que l’avait spécifié Mme Debrennes dans sa lettre à la supérieure.

Un portier à mine importante ouvrit et répondit à sœur Mathilde qui demandait « Mme Léonie » :

— Elle vient précisément de sortir. Mais je ne crois pas qu’elle soit très longtemps dehors. Voulez-vous l’attendre, ma Sœur ?

— C’est que je n’ai pas le temps !… Je venais lui amener cette jeune fille, qui doit remplir les fonctions de lingère…

Le portier enveloppa Mitsi d’un regard bienveillant.

— Eh bien, je vais la conduire à la première lingère. Quand Mme Léonie rentrera, je la préviendrai de son arrivée.

— Oui, c’est cela… Allons, au revoir, ma bonne petite Mitsi. Soyez bien raisonnable, n’oubliez pas mes conseils et écrivez-moi quelquefois.

Elle embrassa la jeune fille, toute pâle, et qui se raidissait pour retenir ses larmes devant cet étranger, puis elle s’éloigna et Mitsi se trouva seule avec le portier sous la voûte majestueuse, décorée d’orangers, de palmiers et de statues qui se dressaient dans des niches de pierre.

À droite, partant d’un vestibule tendu de tapisseries de Flandre, s’élevait un magnifique escalier de marbre blanc. Mais ce ne fut pas de ce côté que se dirigea le portier. Sur son invitation, Mitsi le suivit dans l’escalier de service et, au second étage, fut introduite dans une grande pièce garnie d’armoires et de tables sur lesquelles étaient étendus des objets de lingerie.

Une jeune personne blonde et pâle, qui travaillait près d’une des fenêtres, jeta une exclamation de joie