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brennes, comme celui-ci le reconnaissait franchement. Mais, à part quelques favoris, il était détesté de tous ceux qui se trouvaient sous ses ordres, depuis les ingénieurs jusqu’au dernier des manœuvres, alors que les apparitions aux forges du « bon M. Louis » étaient accueillies par les plus sympathiques manifestations.

Mais on ne le verrait plus maintenant, l’excellent homme qui avait pour tous un regard bienveillant. Il s’en allait peu à peu de ce monde et déjà semblait l’avoir quitté, car après la visite des médecins, après celle du prêtre qu’il avait demandé, il restait immobile, les yeux clos, les lèvres serrées. Pas un tressaillement ne passait sur son pâle visage… Christian, assis au pied du lit, le contemplait douloureusement. Près de lui se tenait la présidente. Depuis l’instant où l’on était venu lui annoncer que l’état de son fils s’était aggravé, elle ne l’avait pas quitté, si ce n’est pour laisser quelques instants la place à Parceuil.

Sa physionomie restait calme, sans altération. De temps à autre, elle portait à ses yeux un fin mouchoir brodé, pour étancher une petite — si petite larme… Mais n’était-il pas connu que la présidente Debrennes était une femme énergique, sachant dominer courageusement toutes les souffrances de la vie ?

Parfois, le valet de chambre de M. Debrennes entrait à pas feutrés. Très bas, il s’informait de l’état du malade, pour donner de ses nouvelles aux hôtes de Rivalles, et particulièrement à la comtesse Wanzel, qui semblait très affectée.

Puis, entre les plis de la portière, apparut la tête blonde de Florine. Avec une mimique expressive, la jeune fille interrogea sa marraine… La présidente répondit par un geste désespéré. Florine coula un doux regard vers Christian ; mais, voyant qu’il ne