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V


Deux jours plus tard, le bruit se répandit dans le château que l’état de M. Debrennes s’était subitement aggravé.

Son médecin habituel et un autre praticien en renom, appelés de Paris par télégramme, arrivèrent dans l’après-midi. Après examen, ils ne cachèrent pas à Christian et à Parceuil que la fin était proche. Usé par une lente maladie, M. Debrennes atteignait aux dernières limites de son existence.

Christian laissa voir une sincère émotion. Il avait pour ce père malade, faible de corps et d’âme, une affection protectrice, un peu autoritaire, ainsi que l’y portait sa nature. Telle que, elle était une des rares joies de Louis Debrennes, frappé très jeune dans sa santé, atteint profondément au cœur par la mort prématurée d’une épouse très aimée, n’ayant en outre aucun appui moral à attendre de la femme ambitieuse et sans cœur qui était sa mère.

La présidente n’avait vu en lui qu’un bon garçon insignifiant, jusqu’au jour où elle s’était aperçue que Lucie Douvres, la fille du richissime maître de forges, considérait avec des yeux fort tendres ce grand jeune homme blond et fin, un peu timide, qui osait à peine