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lui… Son regard, où s’allumait une lueur d’impatience, se dirigea vers la porte, au seuil de laquelle s’arrêtait timidement Mitsi. À la vue de la petite fille, une exclamation de surprise irritée vint à ses lèvres :

— Toi ?… Que viens-tu faire ici ?

Il regardait l’enfant avec une dureté hautaine… Hélas ! pauvre Mitsi, elle était tombée sur un des mauvais jours du fantasque et trop idolâtré seigneur de Rivalles !

En même temps, le chien se mit à gronder en tournant vers elle des yeux peu rassurants.

L’enfant, devenue très rouge, se recula instinctivement, en balbutiant :

— Pardon, monsieur… Je venais vous demander… de vouloir bien m’écouter…

— Tu n’as rien à demander. Je n’ai pas à m’occuper de toi. Va-t’en promptement et ne t’avise jamais de revenir me déranger, petite effrontée, car je n’aurais qu’un geste à faire pour qu’Attila te fasse sentir la douceur de ses crocs.

Comme s’il eût compris, le dogue gronda plus fort… Mitsi tourna les talons et s’éloigna précipitamment. Ses jambes tremblaient sous elle. Dans son émotion, elle alla se jeter contre Olaüs Svengred, au détour d’une allée.

Le jeune Suédois dit sans colère :

— Eh ! attention donc, petite !

Elle murmura :

— Pardon, monsieur.

Il la regarda et mit la main sur son épaule.

— Qu’avez-vous, mon enfant ? Que vous est-il arrivé ?… Vous semblez toute bouleversée ?

Il considérait avec sympathie le mince visage empourpré, frémissant, les yeux pleins de larmes qui glissaient le long des joues brunes.

Mitsi balbutia :