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— Difficile, en effet… surtout quand l’objet de sa flamme est un ensorceleur comme Christian. Mieux vaudrait en dire un mot à celui-ci…

La présidente eut un geste d’effroi.

— Je m’en garderais bien !… Jamais il ne supporte, une observation, vous le savez… Que voulez-vous, Florine est assez grande pour envisager d’elle-même la situation. Je le lui ferai entendre, comme c’est mon devoir. Quant à Christian, il est trop galant homme pour se laisser aller à une incorrection notoire à l’égard d’une jeune personne qui se trouve sous ma protection… Du reste, depuis qu’il s’occupe davantage de la comtesse Wanzel il délaisse Florine. Voilà deux nuits qu’elle ne dort pas, et je m’explique pourquoi.

Parceuil dit ironiquement :

— Eh bien, elle n’aurait pas eu fini d’être jalouse, si elle était devenue de Mme de Tarlay !… Mais je vous quitte maintenant, Eugénie… Ah ! dites donc…

Il baissait légèrement la voix, et se penchait vers Mme Debrennes :

— Louis ne vous a plus reparlé de Mitsi, de ses parents ?

— Non, plus du tout.

— C’est curieux, ce doute qui subsiste chez lui…

— Oui, très curieux… et un peu désagréable.

Leurs regards se rencontraient, chargés de sombres pensées.

Parceuil murmura :

— Il ne peut rien savoir. Toutes les précautions sont prises.

— Oui… Mais il ne faudrait pas qu’il parlât de ce doute à quelqu’un… à Christian, par exemple.

Parceuil eut un rire sardonique.

— Christian ?… Pensez-vous qu’avec sa nature insouciante, son égoïsme d’homme adulé, il ait jamais