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III


Si Florine avait éprouvé quelque crainte jalouse, au sujet de la comtesse Wanzel, elle fut rassurée, en voyant cette petite brune sans beauté, qui n’avait pour elle que sa distinction et des toilettes d’un goût parfait. Au point de vue intellectuel, la jeune veuve paraissait également peu douée, sans toutefois être positivement sotte. Elle semblait gracieuse et bonne, et une grande habitude du monde lui donnait beaucoup d’aisance… Quant à ses sentiments pour M. de Tarlay, ils apparaissaient à tous les yeux. Mais l’intéressé ne faisait pas mine de s’en soucier le moins du monde, au grand contentement de Florine.

D’autres hôtes étaient arrivés encore et la domesticité de Rivalles se trouvait fort occupée. Mitsi restait donc plus isolée que jamais. Sur l’ordre de Léonie, qui avait constaté son habileté aux ouvrages d’aiguille, les lingères lui donnaient du travail qu’elle emportait à faire dans le parc. Elle évitait le séjour des jardins, maintenant qu’une nombreuse compagnie s’y promenait fréquemment. Son endroit favori était un bosquet de noisetiers, non loin du grand étang qui se trouvait presque à l’extrémité du parc. Elle voyait de là étinceler l’eau vive, sous les