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core… Dissimulant sa mauvaise humeur, elle dit à Mitsi :

— Eh bien, va-t’en retrouver Adrienne et reprends tes vieilles nippes.

La petite fille ne se le fit pas répéter… Louis Debrennes, qui la suivait d’un regard intéressé, fit observer :

— Je ne sais trop ce que ma mère et Parceuil songent à faire de cette enfant.

Florine déclara :

— Marraine m’a dit que M. Parceuil s’informait d’un pensionnat modeste, où la petite resterait jusqu’à dix-sept, dix-huit ans. Après cela, on la mettrait en service…

M. Debrennes sursauta légèrement.

— En service ?… Elle… qui peut-être…

— Quoi donc ?

Il jeta un coup d’œil vers Montrec et Nautier.

— Je veux dire qu’elle ne me paraît pas faite pour ce genre d’existence.

— Quelle idée, cher monsieur ! Où prenez-vous cela ?… Elle aura ainsi une condition honorable — beaucoup plus honorable que ne l’était celle de sa mère.

Nautier s’informa :

— Que faisait-elle, cette estimable dame ?

— Des ronds-de-jambes, sur quelque théâtre de sixième ordre.

— Ah ! bah !… et le père ?

— Inconnu. L’enfant est une de ces misérables épaves que l’on essaie de sauver — sans grand espoir d’y parvenir.

M. Debrennes, une lueur dans le regard, interrompit la jeune fille avec irritation.

— Vous arrangez les choses à votre façon, et sans aucune charité, Florine ! La mère de cette enfant