De sa voix faible, il demanda, avec une intonation bienveillante :
— Qu’avez-vous, mon enfant ?… Désirez-vous quelque chose ?
Elle balbutia :
— Non, monsieur.
Car elle n’osait répondre qu’elle souhaitait qu’on la renvoyât à sa solitude, loin de ces étrangers.
Christian dit en riant :
— Cette petite est tout simplement ennuyée d’être regardée comme une bête curieuse et traitée en poupée que l’on couvre d’oripeaux… N’est-ce pas, Mitsi, que j’ai bien deviné ?
Elle rougit sous le regard amusé, quelque peu moqueur, mais non malveillant, et répondit timidement :
— Oui, monsieur.
Louis Debrennes dit aussitôt :
— Alors, il faut la laisser tranquille, cette pauvre enfant… Ne la tourmentez pas davantage, Florine.
Mlle Dubalde riposta, avec une nuance d’impatience :
— Mais, cher monsieur, ne dirait-on pas que je la martyrise ?… Les enfants sont en général enchantés de se travestir et de jouer un rôle en public. Mais celle-ci me paraît une drôle de petite créature, assez sotte et désagréable.
— En tout cas, du moment que mon père le désire, il faut renoncer à votre projet, Florine.
Sur ces mots, prononcés d’un ton bref et décisif, Christian conduisit M. Debrennes à un fauteuil et l’aida à s’y installer.
Personne — fût-ce même la présidente, si autoritaire cependant — ne discutait jamais ses volontés. Florine, souple et flatteuse comme nulle autre à son égard, s’y serait hasardée moins en-