Page:Delly - Mitsi.pdf/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

glaces immenses qui ornaient le salon et se trouvait étrange dans ce déguisement. Une grande confusion s’emparait d’elle, à l’idée de paraître ainsi devant ces étrangers… Mais Adrienne, voyant son hésitation, la poussa par l’épaule en disant :

— Eh bien, n’entends-tu pas ce que te dit mademoiselle ?

En voyant entrer l’enfant dans le salon des Bergères, Nautier s’exclama :

— Parfait, parfait !… Une mignonne gipsy… Vous avez très bien choisi, mademoiselle.

— En effet, elle est gentille, concéda Montrec.

— Des yeux magnifiques ! ajouta Nautier, et ce petit air effarouché lui va très bien… D’où sort-elle, cette enfant ?

— C’est une petite créature abandonnée, dont M. Parceuil et Mme Debrennes ont eu pitié, et qui est élevée à leurs frais.

À ce moment la porte de l’appartement de Christian s’ouvrit, le jeune homme apparut, ayant à son bras Louis Debrennes, pâle et affaissé comme de coutume. Tous deux traversèrent le petit salon et entrèrent dans le salon des Bergères. Le regard moqueur de Christian, effleurant Mitsi qui baissait les yeux, s’arrêta sur Florine.

— Qu’est-ce que cette mascarade, ma chère ?

— L’enfant jouera le rôle de bohémienne dans le proverbe que nous préparons. N’est-elle pas bien ainsi ?

Christian eut un ironique mouvement d’épaules.

— Oh ! si cela vous amuse !

Il fit un mouvement pour emmener son père vers un fauteuil. Mais M. Debrennes s’était arrêté et considérait Mitsi dont les beaux yeux effarouchés venaient de se lever sur lui avec une expression de prière timide.