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invités, parmi lesquels devait se trouver la jeune comtesse Wanzel, qui appartenait à une des plus nobles familles d’Autriche. Elle était veuve et fort riche. Christian avait fait sa connaissance l’année précédente, pendant un séjour à Vienne. Elle venait passer quelques mois en France et avait manifesté le désir de connaître Rivalles. Tout aussitôt, Mme Debrennes, qui faisait les honneurs chez son petit-fils, lui avait adressé une invitation en règle à laquelle la jeune femme avait gracieusement répondu.

— Voilà qui va faire faire la grimace à Mlle Dubalde, disait Adrienne, spécialement attachée à Florine. « Elle est folle de M. le vicomte et ne sait quelles coquetteries imaginer pour lui plaire. Aussi verra-t-elle d’un mauvais œil cette noble étrangère, qui se rangera peut-être parmi ses nombreuses rivales. »

Martial, le second valet de chambre de M. de Tarlay, répliqua en riant :

— Oh ! elle y est déjà ! Vous pouvez penser qu’à Vienne, M. le vicomte était aussi remarqué qu’à Paris, et la comtesse Wanzel passait pour l’une de ses plus dévotes admiratrices… Mais je doute qu’elle lui plaise. Elle n’est pas jolie, on la dit peu intelligente…

— Oui, mais elle est d’une grande famille, et sa fortune est très considérable. M. le vicomte la trouvera peut-être à son goût pour l’épouser…

— Ça, je n’en sais rien… Mais je serais bien étonné qu’il songe à se marier si jeune. Il aimera mieux garder sa liberté pendant quelques années encore.

Adrienne leva les épaules en répliquant ironiquement :

— Avec ça qu’il se gênera pour la garder quand même !

Mitsi écoutait ces entretiens sans y apporter beaucoup d’attention. Elle continuait de vivre dans une