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IX


Le lendemain, Svengred se présentait à l’hôtel de Tarlay, apportant à Mitsi la réponse de Christian et venant chercher la sienne. Mitsi avait passé des heures pleines d’angoisse, débattant le pénible problème qu’il lui fallait résoudre. Marthe, consultée, optait pour le mariage, qui réparerait le tort fait à la jeune fille. Mais Mitsi, avec un singulier sentiment de détresse et de trouble, songeait qu’elle ne pourrait vivre près de cet odieux Christian, dont le souvenir la faisait frissonner de colère et d’effroi.

Pourtant, elle comprenait bien que ce mariage était pour elle presque une nécessité, après la façon dont M. de Tarlay l’avait compromise. Mais, sans en avoir conscience, elle en voulait davantage à Christian parce qu’il l’obligeait, en quelque sorte, de céder à sa volonté. Ce fut ce sentiment d’amertume, de ressentiment, de révolte, mêlé à la crainte étrange qu’elle éprouvait à l’idée de le revoir, qui dicta ces paroles qu’elle adressa à Svengred, quand il lui eut rapporté la réponse de Christian :

— Puisque M. de Tarlay accepte ce que je peux lui donner, c’est-à-dire l’assurance d’être fidèle à mes