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vous le pourrez, car il a de grandes nouvelles à vous apprendre, Mitsi, des nouvelles qui changeront toute votre vie.

Mitsi dit farouchement :

— Non, non, je ne veux pas le voir !

— Il le faudra pourtant, je vous assure !… Et maintenant, vous n’avez plus rien à craindre. Croyez-en la parole d’une amie dévouée, chère Mitsi.

— Pourquoi ?… Vous savez quelque chose, Marthe ?

— Oui, mais je n’ai pas la permission de rien dire.

— Alors, taisez-vous… mais ne me parlez plus de lui.

Et Mitsi s’enferma dans une rêverie sombre qui parut devenir son état habituel, les jours suivants, tandis que s’accentuaient les progrès de sa convalescence.

Christian, mis au courant par Marthe de cette étrange humeur, s’en inquiéta et fit part de son anxiété à Svengred, qu’il voyait chaque jour.

— Il doit y avoir là une sorte de rancune un peu maladive, qui la portera peut-être à refuser de me recevoir… Pourtant, il faut que je lui parle, que je lui explique tout… et que je lui demande de devenir ma femme, car cette situation ne peut se prolonger.

— En effet. Et même, de toutes façons, il serait bon qu’elle eût près d’elle un chaperon, jusqu’à votre mariage.

— Je pourrais demander à ma cousine, Mme Vannier, de venir remplir ce rôle. Mitsi est sa parente au même degré que moi. C’est une excellente personne, pas très intelligente, mais fort serviable, et qui, lorsque je lui aurai bien expliqué la situation, sera certainement charmée de servir de mère à la fille de Georges, qu’elle avait en grande affection.

— Ce serait une bonne solution.

— Oui… mais il faut auparavant que je voie Mitsi,