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s’offrait à elle, Mitsi gagna le fiacre qui attendait. Sur un signe de son maître, Marthe prit place près d’elle et soutint entre ses bras la jeune fille qui, à bout de forces, perdait à demi connaissance.

Ce fut une grave rechute de la maladie qui avait manqué d’emporter Mitsi. Dans un des appartements du premier étage où Christian l’avait fait transporter, l’orpheline lutta de nouveau plusieurs jours contre la mort, et celle-ci fut vaincue, cette fois encore.

Marthe et une religieuse se relayaient pour soigner Mitsi. Christian, qui avait pris un appartement à l’hôtel Meurice, venait deux fois par jour s’informer de ses nouvelles. Il avait fait une courte apparition à Rivalles pour exécuter Parceuil, puis avait regagné Paris avec son ami. Quant à la présidente, elle préparait son départ. Cette catastrophe l’avait, en quelques jours, vieillie de plusieurs années. Florine, à qui elle n’avait naturellement dit qu’une partie de la vérité, au sujet de cette disgrâce, s’emportait furieusement contre « l’odieuse Mitsi » dont Christian avait réhabilité la mère et qu’il prétendait faire rentrer dans ses soi-disant droits. La belle Mlle Dubalde faisait ses malles, elle aussi, pour regagner le petit appartement paternel. Et bien que la présidente l’eût invitée à résider souvent chez elle, Florine songeait que ce séjour n’aurait plus rien de comparable à l’hospitalité fastueuse, aux distractions dont elle avait joui dans les résidences du vicomte de Tarlay.

Et puis, lui, Christian, ne serait pas là… et elle comprenait bien que, filleule et favorite de Mme Debrennes, elle se trouverait englobée dans le ressentiment dont M. de Tarlay faisait peser le poids sur son aïeule. C’était la fin d’une chimère poursuivie pendant bien des années, et pour laquelle Mlle Dubalde avait