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— Eh bien, soit ! Mitsi est à Paris, chez Mlle Bolomeff 10, rue de la Bûcherie.

— Qu’est-ce que cette personne ?

Impudemment, Parceuil affirma :

— Une personne fort honorable, qui la soigne très bien…

— Je souhaite pour vous, car s’il lui était arrivé malheur, je vous affirme que je saurais vous en faire repentir amèrement !

Parceuil frissonna un peu sous le dur regard plein de menace et pensa :

— Pourvu qu’Anna ne l’ait pas trop malmenée !

Christian ajouta, du même ton bref et méprisant :

— Il est inutile de chercher à m’échapper, je vous en avertis, car vous allez être surveillé de près. Je vais donner l’ordre de vous apporter ici vos repas, sous prétexte que vous êtes souffrant. Et vous ne quitterez pas cet appartement jusqu’à ce que je vous en donne l’autorisation… Maintenant écrivez un mot pour cette dame Bolomeff, en lui donnant l’ordre de me remettre Mitsi.

Quand ce fut fait, M. de Tarlay se tourna vers sa grand’mère qui demeurait figée sur place, les traits crispés, le visage maintenant blême de rage et d’angoisse.

— Veuillez venir avec moi ; j’ai à vous parler.

Elle le suivit comme une automate, jusqu’à son propre appartement. Là, ayant refermé la porte du salon, Christian se tourna vers elle.

— Je crois deviner le motif qui vous a portée à devenir la complice de cet homme, grand’mère : c’est votre aveugle idolâtrie pour moi. Par respect filial, je ne veux vous adresser aucun reproche. Ayant l’intention d’épouser ma cousine Mitsi, je vous donnerai la jouissance d’une des maisons qui m’appartiennent à Paris ; vous y aurez un appartement et