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— Tu oses !… tu oses accuser ta grand’mère !

Le teint de Mme Debrennes devenait violacé. Christian, le cœur étreint par l’affreuse douleur de cette révélation, serra les lèvres pour retenir les paroles d’indignation qui allaient s’en échapper. Se tournant vers Parceuil qui assistait à cette scène, impassible en apparence, il lui dit froidement :

— Vous avez compris ? Je veux que Mitsi me soit rendue, et à ce prix seulement, je consens à me taire sur vos méfaits, à ne pas révéler à tous ce que vous êtes réellement. Que choisissez-vous ?

Parceuil avait déjà envisagé la situation, qui apparaissait désastreuse pour lui. Lutter contre l’homme énergique, intelligent et très influent qu’était M. de Tarlay lui apparaissait œuvre folle. Mieux valait, dans la catastrophe, sauver ce qui pouvait l’être, c’est-à-dire se soumettre à l’ultimatum de Christian.

Il objecta cependant

— Vous n’avez pas de preuves… vous ne pouvez pas en avoir des faits que vous me reprochez. Au reste, serais-je coupable, que la prescription existe maintenant.

Christian leva les épaules en couvrant le misérable d’un regard méprisant.

— Aussi ne vous ai-je pas dit que je vous enverrais au bagne, mais que je vous déshonorerais aux yeux de tous, en vous faisant enlever en outre le fruit de vos rapines, qui, elles, sont passibles encore d’une action judiciaire. Quant aux preuves, sachez qu’un des meilleurs policiers de notre époque m’a assuré pouvoir en réunir assez pour vous faire pendre. Si cela ne vous suffit pas, vous êtes difficile.

Cette fois, Parceuil comprit l’inutilité de lutter davantage contre cet adversaire plus fort que lui, dont il comprenait n’avoir à attendre aucun ménagement. Il dit sourdement :