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répandre la nouvelle dans le château, avec des commentaires défavorables.

— Le monstre ! dit Christian, dont le visage pâlissait de colère et d’angoisse. Après la mère, la fille… Ah ! il est plus que temps d’écraser ce serpent !

À ce même moment, la présidente et son confident s’entretenaient à mi-voix, dans le salon-fumoir qui précédait la chambre de Parceuil. Il était question de la courte absence que venait de faire Christian, pour une destination inconnue mais qu’ils devinaient sans peine.

— Vous êtes certain que Marthe n’a point parlé ? demandait Mme Debrennes.

— On n’est jamais certain de ces choses-là. Mais j’espère beaucoup que cette fille, très entichée de Mitsi, craint fort Christian pour elle et se gardera de le mettre sur sa piste. Au reste, peu importerait, puisque ladite piste est fausse.

— Oui… mais si elle parle de votre intervention ?

— Elle n’y a aucun intérêt, bien au contraire, car je lui ai laissé entendre que sa discrétion serait récompensée par ma protection accordée à ses frères.

Ce fut à cet instant que M. de Tarlay, ouvrant la porte du salon, apparut sur le seuil, à la profonde stupéfaction de Parceuil qu’il avait toujours coutume de faire appeler chez lui quand il avait à lui parler.

À la vue de Mme Debrennes, Christian eut un mouvement de surprise.

— Ah ! vous êtes là, grand’mère ? Eh bien ! tant mieux. Vous allez entendre ce que j’ai à dire à ce monsieur.

Et se tournant vers Parceuil, il demanda brusquement :

— Qu’avez-vous fait de ma cousine, Mitsi Douvres ?

L’autre eut un tressaillement, une lueur inquiète