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s’en est mêlé, il est trop fin renard pour n’avoir pas prévu qu’on la supposerait là aussitôt.

— Alors, où serait-elle ?… où la chercherais-je ?

— Il faudra voir… et d’abord interroger Marthe, arriver à lui faire dire tout ce qu’elle sait.

— Voudras-tu t’en charger ? Car moi, j’ai tout juste le temps de m’habiller et d’aller prendre le train pour gagner Vorgères. Là, je demanderai la supérieure, je lui expliquerai tout… et il faudra bien que j’arrive à la voir, à la convaincre, cette farouche petite Mitsi.

Svengred pensa, le cœur un peu serré, en regardant son ami tout vibrant d’ardente décision, en voyant ces yeux superbes où se reflétait une passion concentrée, dominatrice : « Je crois que tu n’y auras pas beaucoup de peine ! »

Dans l’après-midi du lendemain, M. de Tarlay rentrait à Rivalles. Il s’en alla tout droit à l’appartement de son ami et sa première parole fut :

— Mitsi n’est pas à Sainte-Clotilde ! La supérieure m’a affirmé qu’elle n’y est pas venue et qu’elle ignore totalement où elle peut se trouver.

Svengred répliqua :

— Cette nouvelle m’étonne d’autant moins que Marthe a fini par m’apprendre ceci : Mitsi s’est adressée à Parceuil pour avoir l’autorisation et les moyens de partir, et le personnage lui a donné l’une, fourni les autres, en exigeant toutefois que sa participation à ce départ demeure secrète.

— Mais alors, c’est terrible !… Qu’en a-t-il fait, de ma pauvre Mitsi ? Ah ! je vais bien le forcer à me le dire ! Est-il revenu de Paris, ce misérable ?

— Oui, hier soir. Il a feint, paraît-il, d’avoir été prévenu par Marthe de la fuite de Mitsi, et en a fait