Page:Delly - Mitsi.pdf/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La présidente se tourna vers sa filleule.

— Va te déshabiller, chère belle. Si tu as un moment, tout à l’heure, tu viendras me donner ton avis au sujet de ces dentelles que je désire acheter. Le modèle m’en paraît charmant.

— Je suis tout à votre disposition, marraine chérie.

Et, s’inclinant, Florine offrit son front blanc, un peu bas, au baiser de la présidente.

Quand la jeune fille eut disparu, Mme Debrennes fit observer, en s’asseyant de nouveau en face de son fils :

— Cette Florine est délicieuse !… Un caractère charmant, une beauté qui s’affirme chaque jour… Christian paraît la trouver à son goût, et je m’en réjouis.

Louis sembla faire effort pour chasser une pensée absorbante.

— Vous m’étonnez, ma mère. Je croyais que vous souhaitiez pour lui une jeune fille pourvue à la fois d’une origine très aristocratique et d’une très grosse dot.

— J’ai eu en effet cette ambition… Mais depuis que je vois quelle femme charmante est Florine, je me demande si ce n’est pas elle, tout simplement, qui ferait le bonheur de notre cher Christian.

— Oui, c’est possible…

De nouveau, M. Debrennes semblait ressaisi par sa préoccupation… Pendant un instant il regarda sa mère qui reprenait le livre abandonné au moment de l’arrivée des promeneurs. Puis il dit, avec une hésitation dans la voix :

— Si, pourtant, cette petite était bien la fille légitime de Robert Douvres ?

Mme Debrennes eut un sursaut et attacha sur son fils un regard chargé d’indignation.

— Es-tu fou ?… À quel propos ce doute ? Parceuil a pu constater le mensonge de cette femme.