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V


Au cours de la matinée du lendemain, il y avait dans un train se dirigeant sur Paris une pauvre jeune créature oppressée par l’angoisse, affaiblie par la maladie et qui, courageusement, retenait ses larmes, en essayant de calmer sa souffrance avec la pensée que bientôt elle serait à l’abri près des religieuses qui l’aimaient, qui sauraient la protéger.

Le départ s’était effectué sans difficulté. Tout dormait encore, dans le château, quand Mitsi l’avait quitté furtivement. La voiture annoncée par son tuteur l’attendait à l’endroit désigné. Elle avait pris le train à Meaux sans encombre… et maintenant, dans quelques minutes, elle allait atteindre Paris.

Une inquiétude lui venait. Si Parceuil, par hasard, ne se trouvait pas à la gare, que ferait-elle, sans argent ou presque ? Marthe l’avait bien obligée à accepter en prêt une petite somme, afin qu’elle ne fût pas absolument démunie ; mais elle ne serait pas suffisante pour payer le voyage jusqu’à Chartres.

Aussi eut-elle une impression de soulagement quand, à la sortie de la gare, elle aperçut Parceuil qui l’attendait.

Il la conduisit jusqu’à un fiacre retenu par lui, et