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« Monsieur,

« Puisque vous êtes mon tuteur, je m’adresse à vous pour me venir en aide. Maintenant que le pauvre petit M. Jacques n’est plus, je suis sans utilité ici. Voulez-vous m’autoriser à retourner au pensionnat où vous m’avez fait élever ? Les religieuses pourront, je l’espère, me trouver une situation. En tout cas, je serai près d’elles en sûreté, et je leur rendrai tous les services en mon pouvoir pour ne pas leur être à charge ».

Cette lettre fut portée à Parceuil par Marthe, à qui Mitsi avait confié sa décision. La lingère l’approuvait complètement. Chargée par M. de Tarlay de lui apporter des nouvelles de la malade, elle avait constaté sa sollicitude inquiète, elle l’avait entendu lui recommander de ne rien négliger pour que Mitsi eût non seulement le nécessaire, mais encore tout ce qui pouvait lui être agréable. Très profondément honnête elle-même, Marthe s’effrayait pour son amie de cet intérêt trop significatif et comprenait que Mitsi fît tout au monde pour échapper au sort que lui réservait cette passion du puissant seigneur de Rivalles. Aussi, quelle que fût sa profonde antipathie à l’égard du directeur des forges, accepta-t-elle aussitôt la mission que lui donnait la jeune fille.

En lisant cette lettre, Parceuil esquissa un sourire de satisfaction, puis fronça les sourcils… et enfin, glissant la feuille dans sa poche, se rendit chez la présidente, qui achevait de s’habiller pour le déjeuner.

Elle vint le rejoindre dans le salon où l’avait fait entrer la femme dans de chambre et lut posément la lettre qu’il lui tendait. Puis elle ricana :

— La petite essaye de nous jouer la comédie, en