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III


Après les funérailles du petit Jacques, Rivalles avait vu ses hôtes disparaître. La présidente, en grand deuil, traînait son ennui dans les salons déserts, avec sa chère Florine qui se cramponnait à l’espoir de conquérir Christian, cependant plus froid, plus indifférent que jamais à son égard — tel à peu près, en un mot, que si elle n’eût pas existé pour lui. Cette attitude mettait en rage Mlle Duhalde — non contre M. de Tarlay, mais contre Mitsi, dont la jeune beauté l’avait charmé, de façon très intense, s’il fallait en croire sa mine sombre et soucieuse tant qu’elle avait été en danger, et les soins dont il la faisait entourer.

L’espoir de Parceuil, de la présidente et de sa filleule ne s’était pas réalisé, Mitsi échappait à la mort. Une lente convalescence commençait, coupée d’arrêts, de légers retours fiévreux, entravée aussi par l’absence de ce puissant facteur moral : le désir de vivre.

Car Mitsi pensait avec angoisse : « Que ferai-je, quand je serai guérie ?… Je ne puis rester ici, exposée à « le » revoir, à l’entendre… Et M. Parceuil voudra-t-il me permettre de partir, si M. de Tarlay s’y oppose ? »