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attirait la situation de son petit-fils, et faisant de Christian une idole à laquelle tout était dû, tout était permis.

Le jeune Suédois essaya de repousser le soupçon. Mais il s’implantait en lui, au souvenir de la manière sournoise, perfidement haineuse, dont Mme Debrennes avait commenté la fuite de la pauvre Mitsi et accablé l’enfant sous la soi-disant déchéance de la mère. Oui, cette femme haïssait Mitsi… Pourquoi ? Parce qu’elle était sa victime, la fille de celle que son cousin, son confident, avait fait mourir pour que Christian fût deux fois plus riche, et que lui, Parceuil, protégé par elle, atteignît au faîte de ses ambitions, devînt le directeur honoré, grassement payé par lui-même, des forges de Rivalles.

« Si Christian arrive à la même conclusion que moi, quelles souffrances pour lui » pensa Svengred.

Il avait tenu jusqu’alors très brièvement son ami au courant de son enquête, ne voulant pas risquer de désillusion. Ce soir-là, il lui écrivit ces seuls mots :

« Tout va bien. L’acte de mariage existe. La mère de Mitsi est digne de tous les respects. Je pars demain et te raconterai tout. »