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Mitsi l’entendit sans doute, car elle tressaillit, et ses yeux exprimèrent une sorte d’angoisse, pendant quelques secondes.

Parceuil étendit la main ers une des banquettes garnies de tapisserie qui se trouvaient dans le vestibule.

— Assieds-toi là. Tout à l’heure, la femme de charge s’occupera de toi.

Et, tournant le dos, il vint à Christian.

— Voulez-vous, mon cher ami, me donner votre avis au sujet de l’affaire dont je vous parlais hier ?

— Non, Parceuil, agissez pour le mieux. J’ai toute confiance dans vos capacités.

— Je vous en remercie, mon cher Christian. À tout à l’heure.

Il se dirigea vers une des autres portes ouvrant sur le vestibule… Bien que sa résidence habituelle fût aux forges, dans un élégant pavillon, il avait ici un appartement où il demeurait fréquemment pendant le séjour des Debrennes à Rivalles. Pour la présidente, il était une sorte de confident, de conseiller très influent. Louis Debrennes subissait passivement sa domination. Seul, Christian, par son caractère indépendant, volontaire et orgueilleux, échappait au joug que Flavien Parceuil faisait peser autour de lui.

Sans plus s’occuper de Mitsi, la présidente revenait au salon. Elle s’arrêta près de son petit-fils, en demandant :

— Quand attends-tu tes amis, mon cher enfant ?

On n’aurait pu croire que cette intonation douce, caressante, sortît de la même bouche qui parlait tout à l’heure à l’enfant avec tant de sécheresse.

Sans quitter son attitude nonchalante, Christian répondit :

— Demain ou après-demain, grand’mère.

Florine dit avec vivacité :

— Ce sera charmant !… Nous organiserons des