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Il se tournait vers le prêtre, en parlant ainsi… Et il le vit, le front plissé, réfléchissant…

— Vous vous demandez à quoi je pense, monsieur ?… Eh bien, voilà…

« Quelques mois après ce mariage, je revenais la nuit de chez un malade, quand il me sembla voir une lueur dans la sacristie. Craignant le feu, je me mis à courir. Mais, au moment où j’approchais de la porte, un homme, prévenu par le bruit de mes pas sur le sol dur, s’élança dehors et s’enfuit.

« J’essayai de le rattraper. Mais ce fut peine perdue. Alors je revins à la sacristie, tremblant de constater quelque vol. Une bougie était allumée, près du registre des mariages ouvert. À l’examen, je constatai qu’il n’y manquait rien. Aucun objet, d’ailleurs, n’avait été dérobé… J’en conclus que le mystérieux malfaiteur voulait sans doute détruire quelque preuve gênante. Et me rappelant ce mariage d’Ilka Drovno avec ce Français, qui semblait riche et de grande famille, je songeai que très probablement c’était à leur acte de mariage qu’on en voulait. »

Svengred pensa : « Parceuil, encore !… c’est Parceuil qui est venu, qui a essayé de faire disparaître la preuve ! »

Sur la question qu’il lui fit, le curé, rappelant ses souvenirs, spécifia à peu près l’époque de la mystérieuse tentative. C’était un an environ après la mort d’Ilka. Svengred se réserva de s’informer si, à cette époque, Parceuil avait fait un séjour en Autriche.

Après avoir copié Pacte, le jeune homme prit congé du prêtre et alla retrouver Irène. Il l’interrogea encore sur plusieurs points, et acquit la certitude que deux jours avant le meurtre, Ilka, recevant le mandataire de M. Douvres, avait fermement déclaré son intention d’écrire à celui-ci pour revendiquer les droits de sa fille au nom et à la fortune de Georges.