Page:Delly - Mitsi.pdf/206

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

min devenu propriétaire d’un petit hôtel à Lausanne.

— Un pas immense est fait, déclara-t-il à Svengred. Demain, je pars pour Lausanne. Voulez-vous pendant ce temps vous rendre à Laitzen et voir cette demoiselle Irène ? Si ma présence était nécessaire, vous me télégraphieriez.

Svengred acquiesça avec empressement. Il se passionnait pour cette recherche de la vérité, en éloignant courageusement la pensée pénible qui lui montrait Christian et Mitsi heureux, après qu’aucune ombre n’existerait plus sur la mémoire d’Ilka. Il fallait que justice fût rendue, et le coupable démasqué. Car, maintenant qu’apparaissaient les mensonges de Parceuil, Olaüs et le policier voyaient se dessiner une machination savamment ourdie, dont ils espéraient tenir bientôt tous les fils.

Dans la matinée du surlendemain, Svengred arrivait au village de Laitzen. Sur les indications qu’on lui donna, il gagna la petite maison qu’habitait Irène. Une femme âgée, impotente, vint lui ouvrir. Quand il demanda « Mlle Irène Blemki », elle répondit : « C’est moi. »

Il eut avec elle un long entretien. La pauvre créature poussa de grandes exclamations, en apprenant comment elle avait été trompée par l’odieux Parceuil. Puis elle apprit au Suédois qu’il trouverait la preuve du mariage dans l’église même de Laitzen.

Il s’en alla trouver le curé, et, après les explications nécessaires, obtint communication du registre des mariages. Il y vit inscrits les noms de Georges Douvres et d’Ilka Drovno, avec la signature des témoins, deux paysans de l’endroit.

— Oui, oui, c’est bien exact, songea-t-il tout haut. Ce mariage est parfaitement valable, selon la loi autrichienne.