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Entrant aussitôt en campagne, Habner eut vite fait d’acquérir la certitude qu’aucune critique ne pouvait être faite sur la vie d’Ilka avant son mariage. Il en reçut l’assurance de plusieurs sources et entre autres de la personne chez qui la jeune danseuse avait loué un appartement.

Cette dame, d’une parfaite honorabilité, apprit au policier qu’Ilka Drovno vivait ici avec sa mère et une parente, Mlle Irène Blemki. Mme Drovno étant morte, la jeune fille et Irène étaient parties peu après, pour la campagne, avaient-elles dit, sans mentionner aucun nom.

— Cette Irène, il faut que je la retrouve, si elle existe encore, dit Habner à Olaüs.

— Comment ferez-vous, sans aucune indication ?

— J’en trouverai, monsieur, j’en trouverai, répliqua le policier avec la belle assurance de l’homme accoutumé de réussir.

Tout d’abord, il alla demander communication du dossier concernant le crime commis sur Ilka, et dont l’auteur était demeuré inconnu. Après l’avoir soigneusement étudié, il se rendit à la demeure où avaient vécu Ilka et Georges.

Elle avait été complètement rebâtie ; mais le pavillon existait toujours. Après avoir exhibé sa carte, Habner le visita, puis alla sonner à la maison voisine, habitée, lui avait-on dit, depuis plus de trente ans par les mêmes personnes.

Là, on lui certifia de nouveau la vie parfaitement honorable et tranquille que menaient les deux jeunes gens, qui se faisaient appeler M. et Mme Douvres. On lui raconta le drame de l’incendie et une vieille servante lui désigna, comme pouvant lui donner peut-être d’autres renseignements, la femme de chambre qui se trouvait comme seule domestique dans le pavillon quand Ilka y avait péri, assassinée. C’était