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II


Telle était la triste et dramatique histoire des parents de Mitsi, telle était la vérité qui, peu à peu, dans ses grandes lignes, se révélait à Olaüs Svengred.

Ainsi que l’avait prévu M. de Tarlay, le Suédois trouvait une aide précieuse chez le beau-frère de Christian. Le comte Vedenitch, bon garçon, joyeux vivant, très généreux, s’était fait beaucoup d’amis dans tous les mondes. Parmi eux se trouvait un ancien policier, Habner, dont le flair demeurait légendaire dans la corporation et qui, retiré aux environs de Vienne à la suite de grands chagrins intimes, consentit néanmoins à s’occuper de cette affaire par complaisance pour le comte, dont il avait reçu naguère un grand service.

Doué d’une prodigieuse mémoire, il se souvint aussitôt d’avoir vu le nom d’Ilka Drovno sur les affiches du Printania-Théâtre et d’avoir assisté à l’une des représentations. Il décrivit la jolie danseuse hongroise, qui avait fait grande impression sur lui, tout jeune homme à cette époque. Et Svengred, en l’écoutant, songeait avec émotion : « C’est Mitsi qu’il me dépeint là, vraiment ! »