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humble origine maternelle. Peut-être, en agissant ainsi pourrait-on combattre les mauvais instincts, la triste hérédité morale qui devaient exister en cette petite âme.

Toutefois, si M. Douvres jugeait qu’il avait agi à tort, il renverrait l’enfant à Irène, et tout serait dit.

Ce discours, où Parceuil introduisait avec adresse les flatteries qu’il savait souveraines sur l’esprit de son interlocuteur, impressionna le maître de forges, âme généreuse, très droite, mais dont le jugement était malheureusement parfois obscurci par l’orgueil. Après réflexion, il déclara :

— Vous avez bien fait, mon ami. C’est en effet une œuvre de charité, pénible, très pénible, je l’avoue… et peut-être inutile, si la fille doit plus tard suivre les traces de la mère. Enfin, peu importe ! J’aurai du moins fait le nécessaire pour la sauver, cette malheureuse qui a dans les veines du sang des Douvres… Mais je ne veux plus en entendre parler, Flavien ! Arrangez-vous pour elle comme vous l’entendrez, demandez-moi les sommes nécessaires… mais pas un mot d’elle !

— Soyez sans crainte, monsieur, je me charge de tout… Quant à cette Irène, qui faisait des façons pour me laisser la petite, j’ai dû lui donner une somme pour avoir la paix. Sa soi-disant tendresse n’a pas résisté devant cette compensation-là.

M. Douvres dit avec mépris :

— Quel monde !… Et c’est là qu’est allé se fourvoyer mon pauvre Georges !… Mais ici encore, vous avez bien fait, Parceuil. Combien, la somme ?

— Elle demandait vingt mille ; j’ai transigé à dix mille. Elle a sauté dessus, trop heureuse, la coquine.

— Peste ! Je le pense ! On voit qu’elle savait s’adresser au mandataire de Jacques Douvres, pour être si gourmande… Enfin, je n’aurai du moins rien