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— Si vous manquiez à votre serment, ajouta-t-il, M. Douvres retirerait sa protection à l’enfant et vous replongerait toutes deux dans la misère.

Irène protesta qu’elle serait muette, et Parceuil la quitta enchanté de lui-même, qui avait mené l’affaire en véritable diplomate.

Six jours plus tard, il débarquait à Paris avec une jeune servante viennoise qui portait la petite Mitsi. Ayant pris un fiacre, il se fit conduire avec sa compagne à un hôtel voisin de la gare où il avait donné rendez-vous à la présidente. Là, après un assez long entretien avec celle-ci, il la laissa s’occuper de la servante et de l’enfant, tandis que lui gagnait l’hôtel Douvres.

L’état du maître de forges s’était aggravé, depuis quelques jours. Parceuil fut frappé du changement physique qui s’était fait en lui… Mais il avait gardé toute la lucidité de son esprit, comme s’en convainquit son secrétaire devant ses interrogations relatives aux événements qui s’étaient passés à Vienne.

Parceuil était un homme trop habile pour cacher de la vérité ce qui pouvait arriver aux oreilles du vieillard. Il répéta donc à celui-ci les paroles du mourant, rapportées par le valet de chambre, il lui fit part des prétentions émises par la défunte Ilka au sujet de son union légitime avec Georges… mais il ajouta qu’à la suite d’une enquête sérieuse, il avait acquis la certitude absolue que les assertions de l’ex-danseuse étaient absolument fausses.

Ensuite, désireux de renseigner complètement M. Douvres sur cette femme, il s’était enquis d’elle, de sa vie antérieure, et avait recueilli à ce sujet les plus accablants témoignages. Ilka, bien que se disant de bonne famille par son père, appartenait en réalité au plus triste milieu et n’était qu’une créature déchue, vivant dans le vice, capable de tout pour