— Eh bien, qu’allez-vous faire maintenant, mademoiselle Irène ?
La pauvre fille le regarda, d’un air à demi hébété, sans répondre.
— Oui, qu’allez-vous faire pour vivre, avec cette petite fille ?
Elle bégaya :
— Je… ne sais pas.
— Il faut y penser pourtant… Avez-vous quelques ressources ?
— Non… rien.
— Alors ?
— Je n’ai rien… rien ! répéta-t-elle avec accablement.
— Il ne faut pourtant pas que enfant meure de faim… ni vous non plus, d’ailleurs.
— Oh ! moi !… moi, peu importe ! Mais elle… elle, ma petite… ma pauvre petite !
Elle pressait contre elle l’enfant, qui ouvrait ses beaux yeux bruns semblables à ceux de sa mère.
— Écoutez, il y aurait un moyen de remédier à cette triste situation… Je suis certain que M. Douvres, par bonté, par charité, acceptera d’assurer de façon honorable l’avenir de cette enfant, à condition de la faire élever sous son contrôle, dans un milieu choisi par lui… En un mot, vous devriez la lui abandonner, vous engager à ne plus la revoir, à ne vous prévaloir jamais des liens de parenté, d’ailleurs très légers, qui existent entre vous. M. Douvres, pour vous dédommager de ce sacrifice, ne regarderait pas à vous servir une rente suffisante pour vous faire vivre… à la campagne par exemple.
Irène écoutait ce discours sans bien comprendre d’abord… Et puis, ce fut une protestation véhémente, accompagnée de larmes, de baisers donnés à la petite créature qui, à son tour, se mit à crier… Parceuil