Page:Delly - Mitsi.pdf/195

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

communication fermée pour que la malade ne fût pas dérangée par les pleurs de l’enfant, n’avait rien entendu d’anormal. La grille d’entrée, ainsi que le révéla un examen attentif, avait dû être ouverte à l’aide de fausses clés, puis le malfaiteur avait pénétré dans le pavillon par une fenêtre du rez-de-chaussée dépourvue de contrevents.

Deux fort belles bagues que portait au doigt la jeune femme avaient disparu. Les meubles, qui ne renfermaient à peu près rien, avaient été visiblement fouillés… L’affaire apparut comme rentrant dans la catégorie du crime banal, commis pour le vol. Telle fut l’opinion émise par le magistrat instructeur devant M. Flavien Parceuil, qui arriva au moment où les représentants de la justice terminaient l’examen du logis de la victime.

— J’ai appris le drame tout à l’heure, par un journal, expliqua Parceuil. Il y a deux jours, j’avais vu cette malheureuse femme, qui a été bien néfaste à mon jeune parent, Georges Douvres, mais à laquelle néanmoins j’avais offert une somme considérable pour sa fille, au nom de l’oncle du défunt. Précisément, l’accord s’étant fait entre nous, je devais la lui apporter aujourd’hui… Et j’apprends cela… C’est vraiment affreux !

Le magistrat n’avait aucune raison de suspecter les dires de cet étranger, représentant d’une personnalité française telle que l’était l’opulent maître de forges. Il s’offrit aimablement à le tenir au courant de l’enquête, ce dont l’autre le remercia avec affabilité. Puis, prenant congé de lui, Parceuil alla frapper à la porte de la chambre où Irène, à demi folle de douleur, pleurait en berçant la petite fille.

Prenant une chaise sans attendre qu’elle l’y invitât, il s’assit en face d’elle et lui demanda à brûle-pourpoint :