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— Certainement, je serai muet, monsieur… Mais peut-être est-elle bien réellement la femme de M. Georges, après tout.

— Votre maître vous l’a-t-il jamais désignée comme telle Firmin, autrement qu’à l’instant de sa mort, comme vous me l’avez rapporté ?

— Non, jamais, monsieur.

— Il n’avait pourtant aucune raison pour ne pas le faire, car il était entièrement indépendant et libre de contracter le mariage qui lui convenait.

Firmin était un excellent garçon, l’honnêteté même, mais d’esprit assez borné pour tout ce qui ne concernait pas son service. Ce raisonnement de Parceuil, accompagné d’autres destinés à faire servir cet homme au but poursuivi par le fourbe, pénétra en la cervelle du valet. Celui-ci, lorsque son interlocuteur s’éloigna, demeurait persuadé que son maître s’était caché en cette solitude parce que, incapable de résister à sa passion pour l’ex-danseuse, il ne voulait pas néanmoins qu’il y eût scandale sur le nom de Douvres.

Parceuil écrivit ce soir-là à la présidente :

« Je suis en pleine action. Pour le moment, inutile de vous en dire davantage… Si par hasard je n’étais pas rentré à Paris quand Firmin y passera, tâchez qu’il ne voie pas M. Douvres, ou, si c’est chose impossible, arrangez-vous pour assister à l’entretien et diriger celui-ci selon nos intérêts. D’ailleurs, je vous écrirai d’ici là, en vous donnant les explications nécessaires. »

Deux jours plus tard, en entrant au matin dans la chambre d’Ilka, Irène trouva la jeune femme morte. Le médecin, appelé, constata qu’elle avait été étouffée, sans doute à l’aide de ses oreillers, qu’on trouva gisant près du lit. Irène, qui couchait avec la petite Mitsi dans la pièce voisine, mais avec la porte de