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de temps — la profession de danseuse ? J’y suis restée irréprochable, cependant, et je ne crains pas les informations que M. Douvres pourra faire prendre à ce sujet… Au reste, je lui écrirai, dès que je serai un peu moins faible. Il jugera, en son âme et conscience, de la justice de ma cause.

Parceuil riposta froidement :

— Vous êtes libre de le faire, mais je vous assure que vous prendrez là une peine inutile.

Après un bref salut, il quitta la chambre d’Ilka. Si celle-ci, à ce moment-là, avait pu voir son regard, elle y aurait lu avec épouvante la plus terrible menace.

À la porte de la maison, Parceuil rencontra le valet de chambre. Cet homme, fiancé à une jeune Suissesse en service à Lausanne, se préparait à partir pour la Vendée, sa province natale, où il avait quelques affaires de famille à régler… Parceuil s’informa :

— C’est pour quand, ce départ ?

— Ce soir, monsieur. Je passerai une dizaine de jours là-bas ; puis j’irai à Paris pour prendre des effets que j’ai laissés dans ma chambre, chez M. Douvres, et pour dire adieu aux camarades.

Parceuil eut un léger froncement de sourcils.

— Ah vous irez à l’hôtel Douvres ?

Puis, après une courte hésitation, il ajouta en baissant la voix :

— Vous êtes un garçon sérieux, dont, je le sais, ce pauvre M. Georges appréciait fort la discrétion… Eh bien ! je vous demanderai de ne dire mot aux autres domestiques de la… personne avec qui vivait votre maître. Il est inutile d’ébruiter cette histoire pénible pour la famille, et particulièrement pour M. Douvres, surtout en l’état de santé qui est le sien actuellement.