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M. Douvres pour obtenir de lui un secours pécuniaire… Et la naïve Irène, dans sa reconnaissance, faillit lui baiser les mains.

Les obsèques de Georges eurent lieu le surlendemain. M. Douvres avait écrit à son secrétaire : « Demeurez là-bas pour régler tout, faites partir cette femme en lui donnant une somme d’argent, si vous le jugez nécessaire ». Parceuil ne lui avait pas soufflé mot de la question mariage. Il avait une correspondance quotidienne avec la présidente et se plongeait en d’absorbantes méditations. Firmin, le valet de chambre de Georges, demeuré au pavillon où logeait encore Ilka, venait chaque jour, sur son ordre, lui apporter des nouvelles de la jeune femme. Un matin, il lui apprit qu’elle se trouvait un peu mieux depuis la veille et demandait à le voir.

Irène avait répété à Ilka l’entretien qu’elle avait le mandataire de M. Douvres. D’abord accablée, la veuve, nature énergique, s’était redressée aussitôt, en déclarant :

— Eh bien, moi, j’affirme que mon enfant y a droit, à ce nom et à cette fortune. Nous sommes mariés légitimement, et si l’oncle de mon pauvre Georges est l’homme probe et loyal qu’il m’a dépeint, il le reconnaîtra lui-même, quelle que puisse être la non-légalité de notre union au point de vue français.

Ces paroles, elle les répéta à Parceuil, quand il fut devant elle. Il répliqua :

— Je puis vous affirmer que vous vous leurrez au sujet de M. Douvres. Jamais il n’acceptera de reconnaître un mariage qui est à ses yeux la pire mésalliance.

Elle dit amèrement :

— Pourquoi ?… Parce que j’ai exercé — bien peu