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ce cas droit à rien sur la succession de Georges et ne porterait pas légalement son nom en France.

La pauvre Irène joignit les mains.

— Seigneur, que me racontez-vous là ?… Ilka se croyait cependant bien mariée !

— Peut-être dans votre pays, mais pas en France… Au reste, je vais prendre mes informations…

Et, quittant la pièce, il s’en alla sur l’heure au consulat où l’appelaient d’ailleurs les formalités nécessitées par le décès de Georges. Là, il acquit la certitude que ce mariage, en admettant qu’il eût été réellement célébré au village de Laitzen, n’avait pas été légalisé par le représentant de la France.

Une joie féroce bouillonnait en lui, tandis qu’il regagnait son hôtel. Enfin, il tenait une belle vengeance !… Aussitôt arrivé, il écrivit une longue lettre à l’adresse de Mme Debrennes, puis une autre à Jacques Douvres, dans laquelle il lui disait qu’Ilka Drovno étant très mal, il avait dû surseoir à son expulsion.

Dès le lendemain matin, il retournait à la maison mortuaire, faisait appeler Irène et lui déclarait que, ainsi qu’il le pensait bien, Mlle Drovno et son enfant n’avaient aucun droit au nom et à la fortune de Georges Douvres. Il engageait donc ladite demoiselle à ne pas élever de contestation à ce sujet et à quitter cette demeure sans tapage, dès qu’il lui serait possible de le faire.

Irène était une âme simple, un esprit ignorant et crédule. Elle ne s’éleva pas contre ces déclarations, faites sur un ton catégorique et tranchant qui lui coupait tout raisonnement. Mais elle supplia Parceuil d’avoir pitié de la malheureuse jeune femme et de la petite créature qui allaient rester sans ressources.

L’autre fit le bon prince, déclara qu’il parlerait à