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Irène, devant cet ultimatum, resta un moment sans parole. Enfin, elle balbutia :

— Quitter ces lieux ?… Pourquoi ?

— Parce que M. Douvres, oncle du défunt, est désormais le maître ici, et qu’il ne tolérera pas le scandale de cette… personne continuant de vivre en ce logis, payé par Georges Douvres.

— Le scandale ?… Comment ?… Mais Ilka est la femme de Georges !

Ce fut au tour de Parceuil de sursauter. La voix un peu rauque, il répéta :

— Sa femme ?… Que dites-vous ?

— Mais oui, sa femme ! Ils ont été mariés l’été dernier, dans l’église du village de Laitzen, en Hongrie… Ilka, monsieur, n’était pas une personne à accepter autre chose qu’une situation honorable et régulière !

Déjà Parceuil s’était ressaisi. Il dit d’un ton sarcastique

— Vous me permettrez d’éprouver quelque scepticisme à ce sujet… Avez-vous des preuves à me présenter ?

— Des preuves ?

— Oui, des papiers, un acte de mariage ?

— Georges devait en avoir, mais tout a été brûlé. Vous n’avez qu’à écrire au curé de Laitzen, il vous enverra copie de l’acte inscrit sur son registre.

— Cela ne signifie rien. Il faut que ce mariage ait été enregistré au consulat de France. L’a-t-il été ?

Irène ouvrit de grands yeux.

— Je l’ignore !

— Bien. Je m’informerai. S’il n’en est rien, une telle union est sans valeur dans notre pays, et M. Douvres, pas plus que la loi française, ne la reconnaîtront. L’enfant de Mlle Drovno n’aurait en