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délégua Parceuil en son lieu et place, avec ordre de mieux la situation, c’est-à-dire de chasser la danseuse si elle se trouvait près du défunt et de prendre toutes mesures utiles pour éviter un scandale.

Parceuil frémissait de joie, en recevant cette mission. Enfin, il allait donc pouvoir se venger de cette Ilka qui l’avait repoussé naguère — avec quelle hauteur !

En arrivant à Vienne, il se rendit aussitôt à la demeure de Georges Douvres. Le défunt reposait dans une pièce du rez-de-chaussée, sur un petit lit autour duquel brûlaient des cierges… Après s’être incliné devant lui, Parceuil s’informa près du valet de chambre qui l’avait introduit si « Mlle Drovno » était dans cette maison.

L’autre répondit affirmativement, en ajoutant :

— Elle a mis au monde hier une petite fille, et elle est très mal… Mais je dois informer monsieur qu’ici, elle se faisait toujours appeler Mme Douvres.

Parceuil ricana :

— Naturellement ! Ça ne doute de rien… Mais je vais remettre les choses au point… Est-elle vraiment trop malade pour me recevoir ?

— Oh ! certainement, monsieur. Mais il y a près d’elle Mlle Irène, sa parente… Si Monsieur voulait la voir ?

— Eh bien, envoyez-la-moi !

Quelques instants plus tard, dans la pièce voisine de la chambre mortuaire, Irène entrait et se trouvait en face de Parceuil qui, froidement, après un bref salut, déclarait :

— Je dois vous informer, mademoiselle, que, d’après les instructions de M. Douvres, Mlle Ilka Drovno doit quitter ces lieux sur l’heure — ou tout au moins, s’il y a impossibilité matérielle absolue, dès qu’elle se trouvera transportable.