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Christian demanda :

— C’est la fille de la ballerine ?

La présidente inclina affirmativement la tête. Puis elle expliqua :

— Sa nourrice est morte il y a un mois. Flavien avait écrit au mari de cette femme pour qu’il continue de garder l’enfant… Et voilà que cet individu la renvoie, sans prévenir ! C’est inconcevable !

Elle se dirigea à son tour vers le vestibule, d’un pas majestueux.

Florine se tourna vers Christian, en demandant :

— De quelle ballerine parlez-vous ?

— Un cousin germain de ma mère, Georges Douvres, avait connu à Vienne une danseuse hongroise dont il eut une fille. Il périt dans un incendie, peu avant la naissance de l’enfant. Cette femme prétendit alors qu’ils avaient été mariés, que la petite était la fille légitime de Georges. Mais elle ne put montrer aucune pièce à l’appui de ses dires. Parceuil s’occupait de l’affaire, car mon grand-père Douvres était à ce moment fort malade… Sur ces entrefaites, on trouva la danseuse morte un matin, étouffée par un mystérieux assassin dont on ne put retrouver la trace. Parceuil, voyant l’enfant seule au monde, en eut compassion et la ramena en France. Il la confia à une paysanne normande, et elle est restée là jusqu’à ces derniers jours…

Tout en parlant, Christian s’avançait vers le vestibule et Florine le suivit. Ils arrivèrent au moment où, sur les pas du valet, apparaissait la femme, une forte Normande à la mine décidée, qui tenait par la main l’enfant visiblement intimidée.

Parceuil apostropha l’arrivante, sans aménité :

— Pourquoi m’amenez-vous cette petite ?… À quoi songe donc Larue ?

— Voilà, monsieur, ce pauvre Larue est quasiment