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TROISIÈME PARTIE




I


Dix-neuf ans auparavant, Georges Douvres, au cours d’un voyage dans l’Europe centrale, s’était arrêté à Vienne qu’il ne connaissait pas encore. Son père, frère cadet de Jacques Douvres, était mort au printemps précédent, lui laissant une importante fortune en valeurs et celle plus considérable encore représentée par sa part dans les bénéfices toujours croissants de l’industrie pour l’établissement de laquelle les deux frères avaient apporté une part égale de leurs biens, et qui s’était développée grâce à leur travail, à leurs capacités particulières, plus accentuées chez l’aîné qui n’avait cessé d’être le véritable chef.

Georges, lui, n’avait aucun penchant pour suivre les traces de son père et de son oncle. Nature d’artiste, un peu indolente, un peu faible, mais bonne et généreuse, il aimait la flânerie, le travail fantaisiste, les voyages faits au gré de son caprice. Jacques Douvres n’avait pu obtenir qu’il succédât à son père. Et pour échapper à l’insistance de cet oncle qui lui inspirait une affection mêlée de crainte, le jeune