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avec quelque inquiétude que la porte en était restée entr’ouverte.

« Pourvu qu’il n’ait pas entendu ! » songea-t-elle.

Hélas ! oui, Jacques connaissait maintenant la vérité. Soulevé sur ses oreillers, rouge d’émotion, il bégaya, en voyant apparaître l’Anglaise :

— Mitsi va mourir ?… Mitsi va mourir ?… Ma Mitsi !

Puis il se renversa en arrière, les membres tordus par une convulsion.

Christian, qui arrivait par la terrasse et avait entendu ces derniers mots, se précipita vers lui, en disant :

— Mais non, mon petit !… Mais non ! Elle vivra, notre Mitsi !

Il était trop tard. Quelques minutes après, le pauvre petit Jacques expirait dans un spasme, entre les bras de son père. Son dernier regard fut pour le beau visage qu’il avait vu trop souvent indifférent et froid, mais qui, en ce moment, témoignait de la plus profonde émotion.

Quand le frêle petit corps fut inerte, M. de Tarlay en détacha ses bras, puis il demanda à Dorothy bouleversée devant cette fin subite :

— Comment a-t-il su que Mitsi allait peut-être mourir ?

— Il venait d’entendre la garde qui me le disait, monsieur le vicomte. Et la porte était entr’ouverte, sans que je m’en doute.

Christian eut un violent mouvement d’épaules, en disant entre ses dents :

— Ce n’est pas Mitsi qui aurait eu de ces négligences-là !

Puis il donna l’ordre à Dorothy d’aller prévenir Mme Debrennes et se retira dans son appartement. Il s’assit dans le cabinet de travail, près d’une fenêtre